La brise

Le troisième soleil commençait à faiblir. La brise ne tarderait plus. La terre attendait ses effluves. L’air bruissait déjà doucement des milliers de frottements d’insectes impatients. Quelques oiseaux risquaient les premières notes vespérales, hésitantes, espacées. Les plantes s’apprêtaient à se dérouler, à s’élancer confusément vers le ciel, après la longue étreinte de la journée qui les ramassait toutes en boules piquantes recroquevillées sur elles-mêmes.

L’air s’est empli de toutes les rumeurs.....

La brise arrive. Le tissu du ciel est troué de fraîcheur. La plaine est transie de bonheur.

La brise traverse toute vie d’un t r e m b l e m e n t d’amour. On la voit s’éparpiller, s’effilocher dans sa course légère, joyeuse comme un rire et dense comme un regard serein. Elle se glisse partout, vous inonde, vous enivre, puis elle poursuit sa route, laissant des lambeaux accrochés dans le
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